La situation politique et sociale est explosive au Maroc à la veille de l’anniversaire du mouvement du 20 février (M20) face à un pouvoir répressif aveugle qui criminalise les luttes : émeutes dans villages et villes, diplômés chômeurs bloquant des avenues, d’autres s’immolant (dont Abdelwaheb Zeidoun décédé le 24 janvier), étudiants « basistes » de l’UNEM (Union Nationale des Étudiants du Maroc) incarcérés à Fès et Taza et en grève de la faim dont un, Ezzedine Eroussi, est en danger de mort…

Tout ceci vient s’ajouter aux mouvements sociaux à Safi en août (blocage des trains de phosphate qui a donné lieu à des condamnations de prison), puis à Taza le 4 janvier contre le chômage, et aussi dans le quartier populaire Koucha la nuit du 1er février, et à Ben-Mellal.

Les jeunes, les femmes et les hommes dénoncent la pauvreté, la marginalisation, le chômage, la corruption à tous les niveaux, les violences subies et les répressions policières.

Et le pouvoir répond par l’envoi de bulldozers pour démolir des habitations « sans permis » jetant en pleine nuit des familles entières (à El Jadida, Agadir, Salé) dans le froid, et par l’arrestation de ceux qui luttent et qui résistent.

Le pouvoir exerce une répression de plus en plus large sur toutes ces mobilisations pour briser le M 20.

Le peuple marocain est déterminé à lutter contre l’humiliation, la corruption, le despotisme et le népotisme et pour obtenir des conditions de vie humainement décentes, des conditions de travail sans oppression ni exploitation indigne, que ce soit dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie ou des services

Les répressions de ces luttes légitimes sont inacceptables.

Attac France est solidaire du peuple marocain et soutient ses revendications.
Attac France exige la fin de la répression et la libération immédiate de tous les détenus des mouvements sociaux et notamment de Abdeljalil Agadil, membre du SN d’Attac Maroc .

Attac France,
Paris, le 20 février 2012