Les expulsions continuent

Publié le mardi  15 août 2006
Mis à jour le lundi  9 octobre 2006
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13 août : fin du délai officiel de dépôt des dossiers pour les familles sans
papiers et expulsion de la famille KOSTYUBA dont la régularisation a été
refusée.
Déclaration sinistre et lourde de sens : pas de pitié pour les enfants nés en
France, pour les familles venues avec l’espoir d’y trouver asile, respect des
droits et possibilité de vivre des jours meilleurs. Alexandre, Inna et
Vladislas ont le triste privilège de voir leur vie, celle de gens sans histoire
depuis quatre ans, devenue en 48 heures l’illustration de l’avenir que le
gouvernement a tracé pour les sans papiers.

Refus de régularisation, alors que tous les critères objectifs étaient réunis :
en France depuis 4 ans, un enfant né à Corbeil Essonne et scolarisé depuis
septembre 2005 en maternelle. Parmi les motifs contestables invoqués et
couverts par le « médiateur » Klarsfeld, la scolarisation de l’enfant en
maternelle n’est pas reconnue contrairement à l’énoncé de la circulaire du 13
juin 2006 « y compris en classe maternelle ».
Arrestation à l’occasion d’une convocation à la préfecture (pendant le même
temps, le préfet reçoit RESF sur le sujet de l’après circulaire), départ
précipité avec deux valises, rétention lointaine, pressions morales sur la
séparation possible de la famille en cas de refus d’embarquer, rétention
judiciaire dans les locaux de la police dans l’aéroport, contact minimum avec
un avocat, et présence maximum de la police qui pose les conditions du marché :
l’enfant ne pouvant rester en garde à vue, il sera obligatoirement placé en
foyer de l’ASE (Aide sociale à l’enfance), pour une durée inconnue, dépendant
de la décision du juge des libertés (remise en liberté ou non) prévue pour le
lendemain. Devant ce chantage, un seul moyen d’éviter la séparation : accepter
l’expulsion.

Vladislas, 3 ans, est cramponné en pleurs depuis le début à sa mère. Il est
emmené au foyer pour la nuit, situation insoutenable pour les parents qui ont
accepté leur expulsion au petit matin. Dans un appel téléphonique à la Cimade,
Inna remercie et dit « On n’a pas eu le choix ». Ils sont expulsés vers
l’Ukraine, pays qu’ils ont quitté pour des raisons politiques, pays où le
gouvernement en place est redevenu celui qu’ils ont fui.

Le Réseau Education sans frontières prend acte de cette expulsion, la première
(à sa connaissance) d’une famille ayant déposé un dossier dans le cadre de la
circulaire du 13 juin. Il complimente le préfet de l’Essonne de sa diligence
- efficace et rapide- premier fusil de la chasse à l’enfant. Bravo !

Il félicite le « médiateur » Arno Klarsfeld pour son approbation du bannissement
d’un enfant de trois ans né en France et de ses parents, décision qu’il a jugée
« ferme et légitime ».
Il rappelle les propos du ministre de l’intérieur ayant exprimé à plusieurs
reprises sa volonté de faire preuve d’humanité et d’exceptionnelle
bienveillance. Nous craignons de devoir dans les semaines qui viennent dénoncer
les formes étranges prises par cette « humanité », telle qu’elle s’est dévoilée
aujourd’hui. Humanité et ambition présidentielle auraient-elles du mal à
s’accorder quand il s’agit de capter des électeurs ?

La mobilisation autour de cette famille arrachée à sa vie en France à la faveur
d’un long week-end estival, les soutiens reçus, le dégoût et la détermination
exprimés pour refuser cette politique, doivent faire entendre au gouvernement
et à ses exécuteurs qu’il y a en France une large partie de l’opinion qui ne
l’acceptera pas et qui s’opposera à sa mise en oeuvre par tous les moyens à sa
disposition.

Adressez vos protestations :
Fax du Ministère de l’Intérieur : 01 49 27 45 92
Préfecture d’Evry : fax : 01 69 91 96 07 et 01 64 91 90 59
Tel : 01 69 91 90 59 et 01 69 91 91 91



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