Communiqué d’Attac-France sur le squat de Cachan

Publié le samedi  19 août 2006
Mis à jour le lundi  9 octobre 2006
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Le bâtiment F de la cité universitaire de Cachan était occupé depuis avril 2003 et rassemblait près de 1 000 personnes, hommes, femmes et enfants qui font l’objet depuis avril 2004 d’une ordonnance d’expulsion.
Ces habitants sont d’origines diverses : France, pays d’Afrique en grande difficulté économique ou en guerre (Côte d’Ivoire, Mali, Maghreb…). Le "squat" de Cachan est la conséquence locale et visible d’un phénomène économique mondial qui fabrique des pauvres à grande échelle, y compris en France.

Parmi les anciens occupants du « squat » figurent :

  • d’anciens locataires du CROUS qui devaient être relogés et ne l’ont pas été ;
  • des travailleurs trop démunis pour se loger selon les conditions du
    marché ;
  • des réfugiés, notamment en provenance de Côte d’Ivoire, dont certains ont déjà déposé un dossier de demande d’asile à l’OFPRA ;
  • des parents étrangers d’enfants français ;
  • des « sans papiers », dont certains seraient en situation d’obtenir au
    moins une autorisation de séjour ;
  • des mères de famille avec enfants en bas âge ;
  • des enfants scolarisés depuis plusieurs années dans la région ;
  • des malades qui ont besoin de se faire soigner.

L’ancienne brutalité coloniale est remplacée par un système bien plus
efficace pour accroître les flux financiers au bénéfice des firmes
multinationales. Quelle que soit l’action des gouvernements du Nord, dont
les méthodes policières de Nicolas Sarkozy sont un exemple, comment empêcher que les « damnés de cet ordre économique mondial » viennent réclamer leur dû ?

A Cachan aujourd’hui, Attac demande que soit mise en oeuvre une solution
respectant la dignité humaine, dans l’application du droit international,
contre la « gestion » tyrannique du nouvel ordre économique mondial. Nous
demandons que s’appliquent enfin les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies (1948) qui :
"[…] Garantit la liberté de mouvement et le droit de chercher asile dans un autre pays en cas de persécution dans le sien. Affirme le droit au travail, à des conditions de travail équitable, […] à une rémunération conforme à la dignité humaine […] Garantit à la personne le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et celui de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux, le droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de vieillesse, et le droit à l’éducation gratuite au moins pour l’enseignement primaire (qui est obligatoire) et accorde une même protection sociale à tous les enfants, nés dans le mariage ou hors mariage."

Avec le Comité de soutien composé de personnalités, d’élus, d’associations, d’organisations syndicales, politiques et de citoyens de Cachan, Attac s’associe aux demandes des familles et de leurs délégués qui exigent du préfet et du gouvernement :

  • La libération des expulsés interpellés,
  • Le relogement décent et durable de tous les expulsés et dans l’attente la réquisition de logements vacants,
  • La régularisation des sans-papiers,
  • Le respect de la scolarisation des enfants,
  • Une table ronde d’urgence avec le Préfet, et si nécessaire le
    gouvernement, les représentants des expulsés, les différentes composantes du Comité de soutien et les élus.

A l’instant même les forces de police, avec une grande brutalité, ont
expulsé les derniers habitants du squat. Attac, qui avait un membre de son Conseil d’administration sur place ainsi que plusieurs militants, s’associe à la protestation contre cette violence inadmissible.

Attac, Montreuil, le 18 août, 19h.


A lire sur le site d’Attac-France

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