La fraude est avérée et il n’y a pas de fraude sans fraudeur. Vous tenez à votre anonymat et l’on vous comprend : chacun a ses petits jardins secrets ; et puis, peut-être aussi subsiste-t-il, quelque part au fond de vous, une chose infime qui ressemblerait à ce qui, chez les autres, s’appelle la conscience et vous inciterait à ne pas vous sentir trop fiers ; hypothèse hardie j’en conviens. Ce qui est gênant pour vous, c’est que vos postures vertueuses ne trompent que ceux qui veulent être trompés : plus vous criez « au loup !  », comme on pouvait s’y attendre, et plus vous vous démasquez vous-mêmes ; car, quoi que vous fassiez, il y a dans votre attitude quelque chose qui sonne faux.
Vous vous croyez habiles et je vous plains. Comment pouvez-vous trahir délibérément tant d’espoirs que nous avons fait naître, tant de grandes choses que nous avons réalisées ensemble, tant de confiance que les militants avaient placée en nous ? J’essaie d’imaginer le sens d’une vie construite sur la tromperie et le mensonge pour prix d’un pouvoir dérisoire. Pauvres gens ! Quel « autre monde  » nous inviterez-vous désormais à construire ? Un monde appartenant aux canailles et aux fraudeurs ? Ne vous fatiguez pas, c’est déjà fait.
Je doute hélas que la pensée de tous ces militants qui vous ont fait confiance, la pensée de tout le mal que vous faites - en France et à l’étranger - à la cause que vous prétendez servir, vous conduise à un sursaut quelconque.
Je vous laisse donc en face de vous-mêmes.
René Passet
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