Le rapport Stern

Publié le mardi  31 octobre 2006
Mis à jour le samedi  4 novembre 2006
popularité : 7%

Le rapport intégral en anglais


Le Monde (Weblog)

Le rapport Stern sur le changement climatique.
Conclusions à retenir par les États européens

Par Jean-Paul Baquiast 31 octobre 2006
Sur Le weblog du site et de la revue en ligne Automates Intelligents du Monde
http://www.automatesintelligents.com
À lire ici


Courrier international

Un économiste pour sauver la planète

Feuilles attendues d’un automne anormalement clément, les 700 pages du rapport de l’économiste en chef du gouvernement britannique Nicholas Stern sont rendues publiques ce 30 octobre 2006. Il milite pour l’adoption, l’année prochaine, d’un nouveau protocole de Kyoto et sert les ambitions du ministre des Finances Gordon Brown.

"Au cours des douze derniers mois, une transformation s’est opérée à propos du réchauffement climatique. Soudainement, il est pris pour réel et menaçant. Il fait faire quelque chose. Toute la question est de savoir quoi. Grâce au rapport de l’économiste en chef du gouvernement britannique, Nicholas Stern, remis le 30 octobre, nous aurons la meilleure feuille de route pour freiner la crise environnementale qui nous guette", s’enthousiasme le journal dominical The Observer

Ce rapport estime que le réchauffement climatique pourrait coûter à l’économie mondiale 5,5 trillions d’euros. Une crise comparable à celle qui a suivi le krach boursier de 1929 menace de se produire. Il faut engager des actions à l’échelle internationale, estime Stern, qui juge qu’un nouveau protocole de Kyoto doit être négocié l’année prochaine sans attendre la date d’échéance initialement prévue. Stern sera envoyé aux Etats-Unis pour faire campagne en faveur de l’environnement. Londres a d’ailleurs engagé Al Gore, ancien candidat démocrate à la présidence américaine et aujourd’hui auteur d’un documentaire remarqué sur le réchauffement climatique, pour l’appuyer dans cette démarche.

Mais, aux yeux du chroniqueur Andreas Whittam Smith, de The Independent quotidien connu pour sa défense fervente de l’écologie, tout cela ne suffit pas. "Le seul moyen de réduire les émissions de CO2, c’est de les rationner. Je ne crois pas que l’on règlera le problème à moins que les pays du monde acceptent de partager l’effort. Je souhaite un traité qui répartirait entre les pays les 80 milliards de tonnes de gaz carbonique que la planète est capable de supporter au cours des prochaines décennies, selon les estimations de l’environnementaliste Mark Lynas."

Ce projet pourrait satisfaire le quotidien conservateur The Daily Telegraph pour qui Kyoto est "dirigé contre les pays industrialisés, alors que l’augmentation rapide des émissions de gaz carbonique vient plutôt de pays tels la Chine et l’Inde". La proposition de Nicholas Stern de taxer au Royaume-Uni l’essence, les transports aériens, les voitures et les produits électroniques afin de réduire ces émissions déplaît aussi au Daily Telegraph, qui n’y voit qu’une manœuvre politicienne pour surfer sur la vague écologiste. "Les taxes doivent être utilisées de manière sobre, pondérée et toujours à contreœur. Jamais pour donner des gages environnementalistes."

Jackie Ashley, du Guardian, concède qu’il s’agisse d’une tactique politicienne, mais salue l’action de Gordon Brown et cette proposition de taxe verte. C’est en effet l’actuel ministre des Finances britanniques et successeur de Tony Blair qui a mandaté Nicholas Stern. Son rapport donne à Brown l’occasion de se mettre en scène et de proposer le premier plan d’action en matière d’environnement venant du Labour, remarque la chroniqueuse. Mais, si Jackie Ashley se félicite de cette initiative, elle demande que le nouveau mode de taxation proposée épouse les convictions de gauche du Parti travailliste.

"Le Labour doit rassurer les plus pauvres et les familles des classes moyennes, déjà pressurées, sur le fait que ces nouvelles taxes ne se traduiront pas par des frais supplémentaires pour les transports et par des vacances plus chères, le tout sans compensation. Un moyen simple serait d’utiliser ces nouveaux revenus pour réduire l’impôt sur le revenu et l’impôt foncier."


Libération

Réchauffement : la facture sera salée

Un rapport britannique compare son coût potentiel à la crise de 1929.

Par Dino DIMEO (mardi 31 octobre 2006

Le rapport rendu public hier matin à Londres par sir Nicholas
Stern, ancien haut responsable de la Banque mondiale, propose une
vision très pessimiste de l’avenir de la planète. Al Gore,
l’ex-vice-président américain, était venu jusqu’à Paris au début du
mois pour présenter son film catastrophe sur le réchauffement
climatique. Hier, sir Nicholas Stern a présenté une note très salée
de 5 500 milliards d’euros : cette facture pharaonique du
réchauffement climatique, détaillée dans un rapport de 700 pages,
est le fruit d’une étude demandée en 2005 par le Premier ministre
Tony Blair et le ministre des Finances Gordon Brown afin d’évaluer
les conséquences économiques du réchauffement pour le Royaume-Uni
et le monde d’ici 2100. La conclusion de Stern est limpide : si
rien n’est mis en oeuvre pour lutter contre le changement
climatique, le monde pourrait être entraîné dans une crise
économique de l’ampleur de celle de 1929.

Inondations, pénuries… Stern insiste : pour
combattre l’émission croissante des gaz à effets de serre et donc
contenir une hausse des températures sur terre, il faudrait y
consacrer aujourd’hui l’équivalent de 1 % du PIB mondial, soit 270
milliards d’euros. Sinon, la somme à payer risque d’être entre 5 et
20 fois supérieure, jusqu’à atteindre 850 euros pour chacun des 6,5
milliards d’individus qui peuplent la planète.

Nicholas Stern décrit les graves conséquences d’un réchauffement
planétaire de l’ordre de trois degrés Celsius. Inondations, manque
d’eau potable, pénurie de récoltes, personnes déplacées par
centaines de millions, dans l’incapacité de produire ou d’acheter
des vivres… Selon lui, un sixième de la population mondiale se
trouverait menacé.
« S’il n’est pas endigué, le réchauffement climatique va
entraîner un ralentissement très grave de l’économie
mondiale », 
a répété hier l’auteur du rapport lors d’une
conférence de presse.

La publication de cette étude aura comblé le Premier ministre
Britannique : la Grande-Bretagne fait partie des quelques pays
européens qui taxent les émissions de gaz à effet de serre. Dans
une lettre ouverte publiée hier matin dans le quotidien
The Sun , Blair écrit :
« C’est le rapport le plus important sur le futur que j’ai jamais
reçu depuis que je suis devenu Premier ministre. Le rapport Stern
devrait être considéré à travers le globe comme le dernier mot sur
la raison pour laquelle le monde doit agir maintenant pour limiter
les dégâts que nous causons à notre planète. » 

Dans l’absolu, plus les pays sont pauvres et plus vite ils
seront touchés. Pour enrayer un dérèglement de l’activité
économique et sociale de la planète, le rapport préconise donc que
les pays riches payent un peu plus que leur quote-part. Il alerte
les plus pollueurs, comme la Chine, l’Inde et les Etats-Unis
(toujours pas signataires du protocole de Kyoto), pour qu’ils se
mobilisent enfin contre les émissions de gaz à effet de serre. Tony
Blair a estimé que, même si la Grande-Bretagne cessait aujourd’hui
toute pollution, l’économie en terme d’émissions polluantes
engendrée serait annulée en moins de deux ans par la croissance
chinoise.

Impasse. Nicholas Stern risque cependant de devoir affronter assez vite ses détracteurs. Déjà, en janvier, après la
publication d’articles sur ce sujet, un groupe de neuf économistes
de droite avait tiré sur lui à boulets rouges.
« En prenant des hypothèses incertaines pour des vérités qui sont
discutables ou fausses, on se retrouve sur un chemin qui ne mène
nulle part », 
écrivaient-ils. Cela pourrait être pire lorsque
Stern se rendra aux Etats-Unis pour défendre sa thèse.

Mais beaucoup se félicitent de son travail. Le centre d’études
stratégiques de Chatham House, à Londres, considère que ce plan
« place la responsabilité de l’action entre les mains de ceux qui
gèrent l’économie et la politique étrangère » 
et non plus des
scientifiques et des écologistes. L’entreprise a aussi été saluée
par Pierre Perbos, administrateur du Réseau action-climat France :
« Il n’y a pas beaucoup d’analyses sérieuses pour quantifier le
changement climatique, 
a-t-il expliqué hier.

C’est un des rares efforts pour mettre de la rationalité dans ce
débat sans fin. » 
De son côté, l’ONG environnementale WWF a
qualifié le rapport Stern d’
« appel au réveil ». 

http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement2/214065.FR.php

© Libération


The Independant

’Almost too late’ to stop a global catastrophe

By Andy McSmith

30 October 2006

The possibility of avoiding a global catastrophe is "already almost out of reach", Sir Nicholas Stern’s long-awaited report on climate change will warn today. One terrifying prospect is that changes in weather patterns could drive down the output of the world’s economies by an amount equivalent to up to £6 trillion a year by 2050, almost the entire output of the EU.

With world temperatures on course to rise by two to three degrees in 50 years, rainfall could be catastrophically reduced in some of the world’s poorest countries, while others grapple with floods from melting glaciers. The result could be the largest migration of refugees in history.

These problems will be "difficult or impossible to reverse" unless the world acts quickly, Sir Nicholas will warn, in a 700-page report that is expected to transform world attitudes to climate change. It adds : "Our actions over the coming few decades could create risks of major disruption to economic and social activity, later in this century and in the next, on a scale similar to those associated with the great wars and the economic depression of the first half of the 20th century."

But the Chancellor, Gordon Brown, and Environment Secretary, David Miliband, will emphasise the positive message accompanying Sir Nicholas’s stark warnings, because the report will also say that the world already has the means to avert catastrophe on this scale, although it will involve the huge expense of 1 per cent of global GDP.

"The second half of his message is that the technology does exist, the financing, public and private, does exist, and the international mechanisms also exist to get to grips with this problem - so I don’t think it’s a catastrophe that he puts forward. It’s a challenging message," Mr Miliband said.

Combating climate change could become one of the world’s biggest growth industries, generating around £250bnof business globally by 2050. Sir Nicholas’s report calls for a rapid increase in research and development of low carbon technologies, and in "carbon capture", which involves putting carbon emissions into underground storage rather than pumping them into the atmosphere.

Mr Brown will write to EU finance ministers today urging a major expansion of the carbon trading scheme which penalises businesses that contribute excessively to the amount of carbon in the atmosphere. One issue he will raise is whether the scheme should be extended to cover aviation, one of the fastest expanding sources of carbon.

But the prospect of consumers having to pay higher fuel duty and other "green" taxes threatened to engulf Mr Miliband in political controversy yesterday, after a letter he wrote to Mr Brown earlier this month was leaked to The Mail on Sunday.

Mr Miliband urged that when oil prices drop, the tax on petrol should rise so that the cost to the motorist remains the same. He also suggested a higher road tax on vehicles such as 4x4s with high fuel consumption, a switch to road pricing so that motorists pay tax per mile, and that the tax system be used to encourage people to switch to energy-saving household goods such as more efficient light bulbs and washing machines.

Mr Miliband insisted his ideas were not intended to give the Government new ways to raise extra tax. "We’re using mechanisms available to government to help change behaviour. They’re not fundamentally there to raise revenue," he told BBC Radio 4’s The World This Weekend.

Mr Miliband’s proposals provoked a storm of protest from businesses, but they also presented a dilemma for the Conservative leader, David Cameron, who has frequently called for "green" taxes without giving details of what they ought to be.

Yesterday he said his policies "may mean taxing air travel", but refused to be drawn further. Interviewed on BBC 1’s The Politics Show, he said : "I think green taxes as a whole need to go up and I think we need to be very careful that the green taxes we put up aren’t too regressive. I don’t want to get more specific than that."

The Liberal Democrat leader, Sir Menzies Campbell, poured scorn on any suggestion that there is a painless solution to global warming. "Nothing but hard choices will do," he said.

The possibility of avoiding a global catastrophe is "already almost out of reach", Sir Nicholas Stern’s long-awaited report on climate change will warn today. One terrifying prospect is that changes in weather patterns could drive down the output of the world’s economies by an amount equivalent to up to £6 trillion a year by 2050, almost the entire output of the EU.

With world temperatures on course to rise by two to three degrees in 50 years, rainfall could be catastrophically reduced in some of the world’s poorest countries, while others grapple with floods from melting glaciers. The result could be the largest migration of refugees in history.

These problems will be "difficult or impossible to reverse" unless the world acts quickly, Sir Nicholas will warn, in a 700-page report that is expected to transform world attitudes to climate change. It adds : "Our actions over the coming few decades could create risks of major disruption to economic and social activity, later in this century and in the next, on a scale similar to those associated with the great wars and the economic depression of the first half of the 20th century."

But the Chancellor, Gordon Brown, and Environment Secretary, David Miliband, will emphasise the positive message accompanying Sir Nicholas’s stark warnings, because the report will also say that the world already has the means to avert catastrophe on this scale, although it will involve the huge expense of 1 per cent of global GDP (£0.3trn).

"The second half of his message is that the technology does exist, the financing, public and private, does exist, and the international mechanisms also exist to get to grips with this problem - so I don’t think it’s a catastrophe that he puts forward. It’s a challenging message," Mr Miliband said.

Combating climate change could become one of the world’s biggest growth industries, generating around £250bnof business globally by 2050. Sir Nicholas’s report calls for a rapid increase in research and development of low carbon technologies, and in "carbon capture", which involves putting carbon emissions into underground storage rather than pumping them into the atmosphere.
Mr Brown will write to EU finance ministers today urging a major expansion of the carbon trading scheme which penalises businesses that contribute excessively to the amount of carbon in the atmosphere. One issue he will raise is whether the scheme should be extended to cover aviation, one of the fastest expanding sources of carbon.

But the prospect of consumers having to pay higher fuel duty and other "green" taxes threatened to engulf Mr Miliband in political controversy yesterday, after a letter he wrote to Mr Brown earlier this month was leaked to The Mail on Sunday.

Mr Miliband urged that when oil prices drop, the tax on petrol should rise so that the cost to the motorist remains the same. He also suggested a higher road tax on vehicles such as 4x4s with high fuel consumption, a switch to road pricing so that motorists pay tax per mile, and that the tax system be used to encourage people to switch to energy-saving household goods such as more efficient light bulbs and washing machines.

Mr Miliband insisted his ideas were not intended to give the Government new ways to raise extra tax. "We’re using mechanisms available to government to help change behaviour. They’re not fundamentally there to raise revenue," he told BBC Radio 4’s The World This Weekend.

Mr Miliband’s proposals provoked a storm of protest from businesses, but they also presented a dilemma for the Conservative leader, David Cameron, who has frequently called for "green" taxes without giving details of what they ought to be.

Yesterday he said his policies "may mean taxing air travel", but refused to be drawn further. Interviewed on BBC 1’s The Politics Show, he said : "I think green taxes as a whole need to go up and I think we need to be very careful that the green taxes we put up aren’t too regressive. I don’t want to get more specific than that."

The Liberal Democrat leader, Sir Menzies Campbell, poured scorn on any suggestion that there is a painless solution to global warming. "Nothing but hard choices will do," he said.

The Independant


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