Bientôt l’éthanol des riches contre la nourriture des pauvres ?

Publié le mardi  27 mars 2007
Mis à jour le lundi  26 mars 2007
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L’engouement mondial pour le bioéthanol a provoqué une envolée du prix du maïs qui se répercute sur les cours des denrées alimentaires et fait exploser le prix de la tortilla au Mexique.

"Les biocarburants ont redéfini les prix agricoles" et devraient dans
ce domaine avoir un impact important dans les quatre ou cinq ans à
venir, estime Abdolreza Abbassian, de l’agence des Nations unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

En un an, les cours du maïs ont doublé, atteignant plus de 4 dollars le
boisseau, dopés par la demande d’éthanol et une récolte médiocre.

Depuis 2002, la production d’éthanol aux Etats-Unis augmente de 20 % par
an. Le premier producteur et exportateur au monde de maïs cherche à
diminuer sa dépendance aux hydrocarbures et entend consacrer désormais
25 % de son maïs à l’éthanol.

Environ un cinquième de la production américaine l’an dernier, soit 55
millions de tonnes de maïs, ont ainsi été transformées en éthanol.

Les éthanols sont issus du maïs, du blé mais aussi encore de la
betterave ou canne à sucre. Le procédé consiste à en extraire le sucre,
pour le faire ensuite fermenter. La combustion ultérieure du
biocarburant obtenu, mélangé à de l’essence classique, est censée
réduire de 60% les rejets de CO2.

La hausse du prix du maïs se répercute sur d’autres denrées
alimentaires, car elle encourage les fermiers à cultiver du maïs au
détriment du soja, du blé, du coton, entre autres, soulignent les
experts.

Au Mexique, l’envolée des cours du maïs a fait grimper en quelques mois
de 40% à 100% le prix de la tortilla, base de l’alimentation de 50
millions de Mexicains, et d’après Joe Victor, analyste chez Allendale,
elle a aussi entraîné une hausse de plus de 10% du prix des oeufs.

Les industries pétrolières en ont fait l’un de leurs arguments pour
défendre leur pré carré.

Toutefois, selon Philippe Chalmin, professeur d’économie à Paris IX-Dauphine, "il y a de moins en moins de liaison entre les prix agricoles
et ceux des aliments" car les produits consommés proviennent de plus en
plus des industries de transformation.

"La part du blé dans le pain ne représente que 4 % du prix final du
pain", renchérit-on à l’Association générale des producteurs de blé
(AGPB).

L’envolée du prix du maïs, l’une des principales nourritures
animalières, se répercute en revanche largement sur la filière agricole,
notamment sur les marges des éleveurs.

Alain d’Anselme, président de l’Association pour le développement des
carburants agricoles, fait aussi valoir que la hausse du prix de
certaines matières alimentaires pourrait stimuler leur production dans
des pays en développement qui, jusqu’alors, ne pouvaient concurrencer
l’agriculture subventionnée des pays développés. Ce qui pourrait
rééquilibrer l’offre et la demande.

L’AGPB met aussi en avant qu’"on a en France 1,2 million d’hectares de
terres en jachère", qui peuvent permettre "de satisfaire
l’approvisionnement des usines de biocarburants sans provoquer de
tensions sur les marchés alimentaires".

Au niveau mondial, Philippe Chalmin estime toutefois qu’il n’y a pas
de réserves de surfaces agricoles et que le fait d’avoir consacré l’an
dernier 55 millions de tonnes de maïs à la production d’éthanol aux
Etats-Unis est "absurde".

L’efficacité environnementale du bioéthanol à base de maïs est en outre
contestée car sa production nécessite beaucoup d’eau et de pétrole, et
son efficacité énergétique est moindre que celle de l’essence classique,
affirment ses détracteurs.

23 mars 2007


Commentaires

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mercredi 9 juillet 2008 à 15h58 - par  TATARD

Bioéthanol – ce qu’il coûte et ce qu’il donne

Il faut un peu plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre de bioéthanol.
Ces chiffres s’entendent depuis les labours jusqu’à la dernière distillation.
Il faut un 1,600 litre d’éthanol pour fournir la même quantité d’énergie qu’un litre d’équivalent pétrole.
Où est la bonne affaire ?
Ce n’est pas parce que le monde entier déraisonne qu’on doit refuser tout effort de réflexion, quelle que soit la position sociale ou politique.

Logo de TATARD Capitaine au long cours
vendredi 27 avril 2007 à 16h51 - par  TATARD Capitaine au long cours

LA DAME DE L’ADEME ET LES BIOCARBURANTS

Superbe exemple de parité administrative, la dame de la Dème, est en tous points conforme au modèle masculin dans les domaines techniques, comptables et fiscaux. Même inculture soixante huitarde, même langue de bois, même refus de l’évidence et des réalités physiques et financières.
Elle pérore sur les ondes autant sur le bluff de l’effet de serre que sur les biocarburants. Dans sa dernière intervention elle a expliqué que l’éthanol n’a pas les mêmes propriétés que l’alcool dit « éthylique », surtout quand, mélangé à l’essence, il devient du bi ou du diéthanol.
Selon cette dame, non seulement on sauverait l’agriculture betteravière, mais on réduirait les émissions de gaz carbonique et on ferait des tas d’économies.
Pour bien répondre il faudrait aligner des chiffres et ça, c’est fatigant à lire. On peut essayer de les remplacer par des mots.

Des labours à la pompe

Avant de sortir « l’éthanol » de l’alambic, il y a eu du travail et des dépenses d’énergie considérables.
Le tracteur qui laboure, sème et engraisse pour finir par arracher puis transporter aux camions qui continuent vers la « sucrerie » reconvertie en distillerie. Cela représente une bonne quantité de carburants. Si l’on y ajoute tout ce que consomme l’usine AZF pour produire les ammonitrates qui engraissent les terres à betteraves on obtient beaucoup de calories.
On n’a pas fini. L’usine va laver triturer malaxer, chauffer et pressurer pour sortir le jus fermentescible chargé de saccharose (le sucre). Même, si les levures travaillent sans salaires ni syndicats, elles vont consommer 33% du carbone pour produire le gaz carbonique qui fait pétiller le champagne, et les yeux de nos dames.
Ces levures vont produire de l’alcool, jusqu’au plafond de leur empoisonnement qui se situe à environ 15%, dans les mélasses, diluées en conséquence. Comme quoi les levures sont moins fragiles que les hommes qui n’en supportent que moins d’un demi pour cent de leur masse, avant le coma létal.
Ce n’est pas encore fini, car, le mélange eau alcool, limité à 12° pour des questions de productivité, devra être distillé de manière à éliminer 84% d’eau par évaporation. L’énergie nécessaire se calcule très facilement, mais il est encore plus précis d’utiliser les chiffres globaux de la comptabilité analytique de la production. En tout, il aura fallut plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre d’alcool et il faudra 1,56 litres d’alcool pour donner l’énergie d’un litre d’essence.
Bien entendu, en brûlant ce coûteux produit, on va encore produire du gaz carbonique, ce qui devrait faire de la peine aux illusionnistes des gaz à effet de serre.
Si on raisonne, sans tenir compte de la fiscalité, comme le fit notre Ministre frisé de l’économie et des finances, mal « instruit » par son service des douanes, on peut produire l’illusion, si c’est le but cherché.
Si on est une Directrice de l’ADEME gouvernementale compétente, on doit enquêter auprès des distillateurs, analyser les comptabilités et conclure sur la comparaison de choses comparables.
Lors de sa conférence radiodiffusée sur ce sujet, le Capitaine au long cours HADDOCK (de la section Flandres-Artois en Belgique) qualifiait l’alcool d’ « ennemi du marin ». Il aurait pu ajouter « ennemi du contribuable »
Que reste-t-il de ces élucubrations avec si peu de chiffres ? Seulement la conclusion du vieux paysan :

« Si c’est pas malheureux de brûler de la nourriture »

Va-t-on encore nous parler de FAIM DANS LE MONDE ?

Pour ceux qui aiment les calculs

On retiendra les masses atomiques suivantes qui servent de base de tous les calculs : C=12 - O=16 - H=1
On notera ainsi que le sucre C12H22O11 voit sa « mole » peser : 342 grammes qui, en s’hydrolysant, vont donner 2(C6H12O6) de glucose d’une masse de 360 grammes.

A son tour la mole de glucose va fermenter en libérant 2 moles d’alcool éthylique (C2H5OH) et deux moles de gaz carbonique CO2.

En résumé on calcule facilement que 46 grammes d’alcool, avant d’être brûlés dans les moteurs, ont déjà produit 44 grammes de CO2

En brûlant, ces mêmes 46 Gr d’alcool vont encore produire 88 Gr de CO2
Soit au total 3X44 = 132 Gr de CO2 taux d’émission de CO2 132/46 = 2,87 Gr par Gramme d’alcool

L’essence, qu’on peut ramener au benzène qui la constitue en majorité, a pour formule C6H6 donc une masse molaire de 78 grammes qui vont produire 264 grammes de CO2 donc taux d’émission de CO2 :
264/78 = 3,38 grammes par gramme d’essence

Or il faut 1,56 grammes d’alcool pour produire l’énergie d’un seul gramme d’essence ce qui remonte le, taux de CO2 de l’alcool à 2,87 X 1,56 = 4,48.
Vous voulez plus simple ?
1)- pour équilibrer les masses entre l’alcool et le benzène on appliquera à l’alcool le cœfficient :
78/46 = 1,696
2)- pour équilibrer les pouvoirs calorifique on multipliera ce chiffre par 1,56 soit :
1, 696 X 1,56 = 2,646

Aux 6 CO2 produits par la combustion du benzène on opposera les 3 X 2,646 = 7,94 CO2 de l’alcool.
Conclusion : 7,94/6= 1,32 à l’avantage du benzène.

L’ALCOOL GENERE 1,32 FOIS PLUS DE CO2 QUE L’ESSENCE

Si l’on ajoute à cela tout le CO2 produit en amont pour fabriquer le sucre, nul doute que les déchets de CO2 émis avec l’alcool dépassent plus que largement ce qu’on obtient avec les produits pétroliers.
Rendez vous sur internet et regardez les élucubrations verbeuses et abondantes de l’ADEME sur le sujet. On dirait la constitution giscardo-européenne adaptée aux disciplines scientifiques.

Par un écran de fumée dialectique on assiste à une démonstration visant essentiellement à faire croire à la bonne affaire.

Comment de superbes hauts fonctionnaires, issus des prestigieuses écoles de la république, comme Sciences Po ou l’ENA, peuvent-ils prendre ainsi les braves Français pour des imbéciles ?
Propager des idioties comme les gaz à effet de serre ; la pompe à chaleur (ça c’est polytechnique (voir SIROTA et l’Inspection des finances) n’est pas digne d’un pays qui, par le passé, fut à l’avant-garde des sciences.

C’est ainsi qu’on voit le triomphe d’AIRBUS (avions fabriqués à l’envers des saucissons) finir dans une panade financière incroyable et la liste est longue des fantastiques gaspillages qu’on doit à la malhonnête inculture de nos dirigeants.

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