Le maïs transgénique MON810 reste autorisé en France

Publié le dimanche  17 juin 2007

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Le maïs transgénique MON810 de Monsanto, dont l’utilisation est suspendue en Allemagne, continuera d’être cultivé en France et d’y être vendu pour l’alimentation animale, ont décidé jeudi les ministres de l’Ecologie Alain Juppé et de l’Agriculture Christine Lagarde.

La décision du gouvernement suit un nouvel avis de la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) qui "relève qu’il n’y a pas à ce jour d’éléments de nature à remettre en cause l’évaluation environnementale de ce maïs", c’est-à-dire qu’il est jugé inoffensif pour les animaux et les autres cultures, selon un communiqué commun des deux ministres.

Le maïs concerné est autorisé depuis 1998 à la culture commerciale dans l’Union européenne. La CGB avait déjà examiné le dossier en avril 1996 et exprimé alors un avis favorable.

Le MON810 vise à protéger les cultures de la pyrale du maïs, une sorte de papillon dont les larves se nourrissent de l’intérieur des tiges de la plante.

En France, 25 000 à 30 000 hectares de cette variété sont cultivés cette année, selon les déclarations des semenciers, qui sont les seules disponibles, en l’absence de données officielles. L’année dernière, 5 500 hectares avaient été semés.

Le nouvel avis de la CGB avait été demandé le 24 mai, après la décision des autorités allemandes de suspendre leurs importations de ce maïs OGM. 

M. Juppé et Mme Lagarde ont "pris acte de l’avis rendu par la CGB", tout en assurant qu’ils feront preuve d’une "grande vigilance sur la manière dont sont conduites en France les cultures d’organismes génétiquement modifiés".

Le 25 mai, M. Juppé avait indiqué au Parisien qu’il pourrait décréter un moratoire sur le MON810. "L’Allemagne vient de suspendre l’autorisation du MON810. Dans ce cas précis il faut s’inspirer du cas allemand", avait-il dit.

Mme Lagarde avait nuancé ces propos peu après en estimant qu’il ne fallait "pas se précipiter. Il faut se donner le temps de la réflexion".

Greenpeace avait affirmé attendre "une décision qui fera figure de premier test de l’engagement écologiste du gouvernement".

"Le risque du MON810 est totalement indéterminé, sur la chaîne alimentaire et sur les écosystèmes. Les études totalement insuffisantes de toxicité manquent absolument de pertinence", avait alors indiqué Arnaud Apoteker, responsable des campagnes OGM de l’ONG.

Jeudi, M. Apoteker a réagi à la décision gouvernementale en dénonçant "les lobbies de l’agriculture intensive" qui ont selon lui "plus de poids que la protection de l’environnement".

A propos de l’étude commandée par Greenpeace qui révélerait l’existence d’éléments nouveaux concernant le MON810, Monsanto France avait suggéré à l’organisation "de la soumettre aux autorités réglementaires et scientifiques françaises ou européennes" car "la variabilité de plante à plante est un phénomène banal dans les systèmes biologiques, l’environnement ayant naturellement un effet sur les organismes vivants et sur leur métabolisme".

La possibilité d’un moratoire avait aussi déclenché la colère des producteurs de maïs.

"C’est une affaire politique, on n’est plus dans la rationalité. La rationalité devrait au contraire permettre d’accélérer le mouvement en faveur des OGM car l’Europe va perdre sa compétitivité vis-à-vis des Etats-Unis", avait affirmé à l’AFP Christophe Terrain, président de l’Assemblée générale des producteurs de maïs (AGPM).

D’après AFP


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