Le procès de 5 militants anti-OGM à Carcassonne, dont Bové, renvoyé sine die

Publié le jeudi  20 septembre 2007

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Le tribunal correctionnel de Carcassonne a ordonné sine die mercredi le renvoi du procès de cinq militants anti-OGM dont José Bové, poursuivis pour une action menée en 2006 chez le semencier Monsanto à Trèbes (Aude), et s’est dessaisi du dossier comme la défense venait de le lui demander.

Le 19/09/2007 à 16:15

"Le tribunal ordonne le renvoi sine die et demande la transmission du dossier au ministère public", a déclaré à l’issue d’un bref délibéré, peu après l’ouverture de l’audience, le président du tribunal Jean-Hugues Desfontaine, sous les applaudissements des personnes assistant à l’audience.

Le procureur de la République Jean-Paul Dupont avait auparavant demandé le renvoi du procès à une date ultérieure, arguant de la proximité du prochain Grenelle de l’environnement, où la question des OGM (organismes génétiquement modifiés) sera examinée en octobre.

Il avait estimé "opportun, préférable de renvoyer le dossier à une date ultérieure, dans l’attente du Grenelle de l’environnement, susceptible selon lui de permettre "d’avoir un autre oeil sur le dossier".

François Roux, l’avocat des cinq militants anti-OGM, a de son côté jugé "important que les juges de Carcassonne affirment leur indépendance" et "disent au procureur : +dans ces conditions-là, reprenez votre dossier+. Nous sommes clairement dans une affaire politique".

"Aujourd’hui, les parquets nous proposent un moratoire judiciaire. Dont acte !", avait-il lancé lors de l’audience, se référant au procès de Carcassonne, mais aussi aux deux autres d’une quarantaine de faucheurs volontaires, dont José Bové, prévus les 2 et 3 octobre devant le tribunal correctionnel de Toulouse et reportés sans audience.

"Aujourd’hui, c’est une très grande victoire", a commenté José Bové, à l’annonce de la décision du tribunal. "Que l’Etat assume ses responsabilités jusqu’au bout et qu’il reprenne son dossier", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement est coincé, il va falloir qu’il fasse quelque chose. La seule solution comme on l’a toujours dit, c’est le moratoire" sur les OGM, a-t-il assuré.

"On a affaire à une logique politique et aujourd’hui, ce sont les procureurs qui, à la demande, du gouvernement, renvoient les procès, parce qu’ils savent bien que le débat des OGM est un débat politique, un projet de société", a-t-il poursuivi.

Les cinq militants anti-OGM ont été vivement applaudis à leur sortie du tribunal par quelque 150 sympatisants qui manifestaient en musique leur soutien et avaient accroché sur les grilles du tribunal une banderole demandant : "Tolérance zéro aux OGM - Maintien du moratoire".

Le leader altermondialiste et les quatre autres militants anti-OGM étaient poursuivis pour entrave à la liberté de travail et dégradations après une action, le 13 avril 2006, chez Monsanto à Trèbes, près de Carcassonne.

Une centaine de personnes de la Confédération paysanne, des Faucheurs volontaires et de Greenpeace avaient alors pris d’assaut le site de Monsanto, en forçant les grillages ou en les escaladant pour entrer dans les hangars et y rechercher des semences transgéniques.

Prévu initialement le 7 mars dernier, le procès de Carcassonne avait été reporté au 19 septembre.

Collectif des Faucheurs d’OGM Gard/Lozère


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