Pragmatisme et bon sens

Élections du CA de décembre
Publié le lundi  16 octobre 2006
Mis à jour le dimanche  15 octobre 2006
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BONJOUR

Il est dit que les candidats pour les prochaines élections pourront se référer à "un texte de référence" qui sera, avec d’autres, envoyé aux adhérents avec le matériel électoral. La décision du CA oblige qu’il soit signé par au moins 5 candidat(e)s.

Remarques : Comment peut on faire référence à un texte à paraître si, avant d’envoyer sa profession de foi, on n’en a pas connaissance, dans la mesure où ne faisant pas partie d’un groupe déjà organisé et qui aura à l’évidence plus de 5 candidats signataires il n’a tactiquement aucun intérêt à le diffuser avant la date limite du dépôt ? Par ailleurs comment "recruter" au moins 5 candidats signataires et en 15 jours élaborer un texte collectif ?

Question : Cette disposition nouvelle ne valide t-elle pas une reconnaissance de camps ou de clans ? Et comment faire si on n’accepte pas cette logique ?

Par ailleurs 3 textes ont été présentés dans ligne d’Attac, nul doute que les signataires de ceux ci, produiront d’autres textes complémentaires avec l’avantage d’une antériorité qu’un nouveau texte n’aura pas.

On aurait pu supposer, par exemple, que 100 adhérents ou 5 CL aient la légitimité de présenter un texte…mais non le seuil est de 5 candidat(e)s La démocratie attaquienne emprunte des voies qui me sont inconnues.

Pris dans cette contradiction j’ai pris le risque de "pondre" aussi un texte intitulé "Pragmatisme et bon sens" (voir ci dessous ou en PJ) qui se veut de référence dans la mesure où, voulant faire acte de candidature, je ne peux pas avec ma seule profession de foi espérer en 2500 signes être aussi convainquant que celles et ceux qui auront "10000 signes" de plus pour pouvoir s’exprimer. Mais voila il manque 4 signatures pour que mon texte soit pris en compte au même niveau que les autres… Comment faire ?

La seule solution que j’ai trouvé est de mettre ce texte sur les listes en souhaitant que d’autres candidat(e)s se reconnaissent dans celui ci. S’il est approuvé par au moins 4 candidat(e)s cela voudra dire que je ne suis pas seul à penser de la sorte. Dans le cas contraire cela voudra dire que je suis à coté de la plaque et que je n’ai rien à faire en CA et qu’il est inutile de présenter ma candidature.

Peut être que d’autres auteurs de textes sont dans le même cas que moi… Qu’ils les mettent sur les listes comme je m’autorise à le faire et, en nous appuyant les uns les autres, il sera éventuellement possible que nos textes soient pris en compte et, qui sait, aboutissent à une synthèse.

C’est presque une primaire que je propose. Merci aux CEL de bien vouloir transmettre. Merci à celles et ceux qui ont accès à d’autres listes de faire suivre. Merci à l’avance de vos réponses et commentaires.

Amicalement Frédéric Henry CL des Vosges du Nord

Pragmatisme et bon sens.

Nous n’acceptons pas cette logique de choix binaires issus de la crise.

Notre démarche, fondamentalement politique au bon sens du terme, a pour but de poser les problèmes en partant de l’état de notre organisation pour tenter de sortir de l’impasse.

On peut épiloguer sur les origines de la crise et sur les responsabilités plus ou moins partagées des uns et des autres, invoquer des divergences de fond pour justifier des clivages, toujours est il que, dans son état actuel, la question première est de savoir si le « collectif » Attac est encore en mesure de s’éviter un collapsus, qui après celui de l’inadmissible fraude, lui sera fatal.

Perte d’adhérents, finances catastrophiques, pas de repères statutaires formalisés, inimitiés destructrices, défiances systématiques etc. caractérisent l’état actuel de notre organisation.

Peut on admettre que ce diagnostic permet un droit à l’erreur quant à la thérapie qui sera appliquée ?

La diversité de sensibilités, qualifiée de richesse de notre organisation, ne se retrouve pas de manière homogène et cohérente dans une partition entre camps et la démarche qui conduit à choisir des candidats sur la base de textes de référence qui stigmatisent uniquement des différences vraies ou supposées sans s’appuyer sur un tronc commun créait inévitablement les conditions de perpétuation de la crise. De plus, la décision de certains MF de ne plus se représenter en CA sur la liste MF engendre objectivement un déséquilibre qui renforce mathématiquement un camp au point de le rendre statutairement hégémonique.

Compte tenu de ce qui précède nous pensons que le prochain CA ne peut pas représenter « véritablement et dans de bonnes conditions » notre organisation, et ceci quels que soient les administrateurs élus, s’il n’y a pas de volonté concrètement formalisée de travail en commun.

Est il concevable d’imaginer que le CA issu des urnes sera en capacité d’impulser une nouvelle dynamique s’il est, dans sa composition et son comportement, la conséquence de contradictions et de propositions surdéterminées par la crise ?

Une démarche pragmatique doit s’imposer à tous. Elle oblige à répondre concrètement à des questions concrètes pour faire face aux obligations d’Attac.

Nous faisons le pari que des obligations clairement énoncées dans leurs tenants et aboutissants recréeront des convergences et favoriseront les compromis nécessaires.

Cibler ces obligations et leur apporter des réponses doit être « l’orientation » qui définirait les objectifs pour le prochain CA.

Quelques exemples non exhaustifs :

Au plan politique : Attac doit être présente dans la campagne des élections nationales au même niveau qu’elle l’a été durant la campagne du TCE. Il est donc nécessaire de définir des axes de campagne sur des thèmes considérés comme majeurs, lesquels seraient argumentés et déclinés par des exigences (CF : les 21 du TCE) issues du manifeste et d’une consultation des CL lors d’une CNCL. Cette trame de campagne ainsi définie constituerait un lien organisationnel tout en laissant à chaque CL la liberté de mener campagne au-delà des thèmes choisis, dans un cadre ad hoc fonction des spécificités de son environnement. Compte tenu de la situation financière le partage des coûts « maîtrisés » de campagne (tracts, affiches, déplacements d’intervenants nationaux etc.) avec les CL, tout en privilégiant les économies d’échelle et les synergies, est à envisager.

Attac France doit, sur des thèmes de société qui dépassent les enjeux nationaux, (énergie, eau, pollution, services publics, santé etc.) être à l’initiative de manifestations internationales avec tous les autres Attac de l’UE appelant par exemple à des états généraux.

Attac doit accentuer sa pression sur les thèmes tel que l’AGCS, les OGM, les paradis fiscaux etc. lesquels font partie de son fond de commerce qui ne sont peu ou plus exploités « nationalement » alors qu’ils restent d’une actualité criante.

Attac doit réformer ses statuts. Le prochain CA aura obligation de mettre en œuvre les conditions du débat pour y parvenir.

Au plan organisationnel

Considérer que le CA est avant tout un cadre de travail qui se doit de dynamiser l’organisation tout en assumant les tâches domestiques qui lui incombent. A cette fin, pour qu’il puisse prendre des décisions pertinentes, il faut qu’il soit irrigué par des informations et propositions venant d’un cercle le plus large possible, ce qui détermine un cadre de fonctionnement qui pourrait faire l’objet d’un règlement intérieur à partir d’un organigramme opérationnel et fonctionnel. Exemple :

Organigramme Opérationnel :

Les administrateurs sont répartis dans des groupes de travail sur des sujets avec des tâches et objectifs précis :

Groupe : Administration générale, direction du personnel, pôle juridique etc.

Finance, trésorerie, suivi budgétaire etc.

Communication externe, rapports avec les médias

Affaires extérieures, relation avec les Attac

Relation avec les CL et les adhérents

Coordinations et synergies entre les composantes de l’organisation

Relations avec les organisations du mouvement social

Evènements, campagnes, FS, états généraux

Moyens matériels, informatiques, journaux, tracts, affiches etc.

Chaque groupe :

Est composé d’au moins trois administrateurs

S’informe le plus largement possible pour informer à son tour le CA.

Propose au CA, qui seul décide, sur base de dossiers adressés à chaque administrateur Pour le moins il rédige une note de synthèse 1 semaine avant la tenue de chaque CA

L’ODJ aborde obligatoirement certains thèmes : situation financière, informations diverses émanant des groupes de travail etc.

Organigramme Fonctionnel

Quatre mandataires sociaux auraient en responsabilité partagée l’association, ils sont tous intégrés dans un groupe de travail, ils font obligatoirement partie du bureau qui comprend au moins un représentant de chaque groupe de travail. Les fonctions statutaires, telles que président et VP, sont assurées par des mandataires qui n’ont pas de responsabilité notoire dans d’autres organisations, cette disposition s’applique à des portes paroles.

Au plan redressement de la situation financière.

La situation actuelle nécessite des coupes sombres dans nos dépenses. Et il est normal que l’on pense économies. Le problème est que « économies » est aussi synonyme de baisse de moyens. Si les moyens de notre organisation dépendent des cotisations des adhérents il est donc essentiel de porter une attention particulière à ceux ci. Si le prochain CA redonne l’image de divisions intestines telles qu’elles ont été perçues ces derniers mois, l’hémorragie d’adhérents ira en s’amplifiant et l’on pourra faire les économies que l’on voudra, en dessous d’un certain seuil de moyens, il ne sera plus possible d’exister véritablement. Par contre c’est en travaillant sur des objectifs concrets et communément partagés que le nouveau CA sera en capacité de redonner confiance. Celle-ci retrouvée nul doute que le trou de 300000€ pourra être bouché par des contributions individuelles et collectives.

On ne se relève pas facilement de 1,5 ans de crise, la convalescence d’Attac sera longue et il faudra du temps pour que les blessures cicatrisent.

La mission essentielle du prochain CA est de remettre sur les rails notre association en lui redonnant confiance.

Il doit paradoxalement être modeste dans ses ambitions et ambitieux dans sa volonté de rassembler. Il doit éviter que des à priori idéologiques et ou théoriques imposent un rythme politique que notre association serait en incapacité de maîtriser. Ceci impose de faire des choix et de s’y tenir.

Ce prochain CA devrait être considéré comme transitoire entre une période de crise et l’aboutissement d’un débat sur la réforme des statuts, laquelle réforme formalisera des repères dont Attac est en manque aujourd’hui. La fraude doit faire l’objet d’un traitement particulier qui indique clairement qu’en aucun cas elle ne peut être mise sur le compte pertes et profits des dysfonctionnements et autres rivalités politiques

Attac devra se reconstruire au jour le jour en recherchant en interne des compromis dynamiques. Attac « convergence » et Attac « indépendante » sont les deux faces d’une même médaille qui dépendent l’une et l’autre de sa capacité à produire des analyses et propositions crédibles. Opposer ces deux visions introduit une contradiction indépassable.

Attac n’a pas la science infuse et ne peut prétendre à avoir seule les solutions aux problèmes que le néolibéralisme amplifie pour certains et crée pour d’autres.

Ses réflexions et propositions mettent le citoyen au centre du dispositif et ses contributions se fondent sur la nécessité de ne pas dissocier, en les hiérarchisant, les principes fondamentaux à vocation universelle des droits des citoyens. En ce sens les notions d’égalité et de justice ne peuvent être dénaturées par des considérations ethniques, religieuses et de genre. La solidarité exprimée sous toutes ses formes ne peut être aménagée au prétexte de réalités économiques. Les libertés individuelles et collectives ne sont pas négociables sous couvert d’approches culturelles « idéalistes ».

Attac se construit aussi en se nourrissant des échanges issus des débats qu’elle propose dans son action d’éducation populaire pour être en phase avec les réalités vécues des citoyens.

Sa démarche analytique qui fonde ses propositions tient compte de contraintes inévitables et incontournables : sociales, économiques et environnementales lesquelles, traitées au même niveau d’importance, obligent à des compromis.

Nous pensons que le rôle d’Attac est de permettre la mise en adéquation du discours politique avec les réalités de celles et de ceux qui subissent l’insécurité sociale sous toutes ses formes. En ce sens Attac n’est pas une ONG humanitaire dans le concert de l’alter mondialisme et ne doit pas se tromper de combat. Global ou local, son combat est celui qui oppose le travail au capital. Pour le gagner il faut être uni.

A nous de montrer l’exemple.

Frédéric Henry


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