Les vidéos de la conférence « La guerre sociale est déclarée »

Publié le vendredi  3 juin 2011
Mis à jour le samedi  20 juillet 2013
par  Faugeron Daniel, Wasservogel Françoise
popularité : 5%

Atelier organisé par l’association altermondialiste Attac93Sud et l’Espace Comme Vous Émoi

Avec la participation de

Alain Bertho, professeur d’anthropologie

Pierre Dardot, professeur de philosophie

jeudi 12 mai 2011 à 19h30
Espace Comme Vous Émoi
5 rue de la Révolution
93100 Montreuil
(M9 Robespierre ou Croix de Chavaux)

première partie

Résumé de l’intervention d’Alain Bertho

Le capitalisme financier a pris le pas sur le capitalisme industriel (exploitation des hommes par l’entreprise)
Les pays qui sont sensés défendre le peuple ne rendent plus de comptes qu’aux banques. Ce sont des logiques financières et non plus des logiques publiques qui sont utilisées pour diriger un pays, car la politique a beaucoup de mal à exister face aux forces financières. L’état emprunte de l’argent aux marchés financiers et pompe lui-même de l’argent aux gens. Donc les banques s’engraissent avec les impôts des pays, donc avec l’argent des gens.

Le mot guerre n’a plus le même sens

On ne fait plus la guerre au pays, on fait la guerre aux gens, prétendant maintenir la paix.

Depuis les attentats du 11 septembre on assiste à la mise en place de guerres préventives. On choisit d’anéantir l’adversaire plutôt que d’arriver à un compromis, à un traité de paix : « Si tu veux la paix, fais la guerre ». Et quand un État se sent attaqué par sa population, il n’hésite plus à lui faire la guerre, à s’attaquer à ses propres citoyens.

Le printemps arabe

Les gens ont inventé une nouvelle forme de révolte contre les politiques indignes. Les mouvements en Tunisie et en Égypte, initiés par les jeunes, ont réussi à renverser les gouvernements car ces nouvelles formes d’émeutes ont agrégé la population entière.

Les pays riches ne sont plus à l’abri de ce qui assaille les pays pauvres.

L’État ne représente plus la nation, il choisit ceux qui, d’après lui constitue la nation ; il sépare le bon grain de l’ivraie. Les partis devaient représenter la nation selon la composition de la nation, aujourd’hui tout ceci s’est effondré.

Là où le vote n’est pas obligatoire, la participation chute partout dans le monde. Les gens qui ont des intérêts à faire valoir ne trouvent plus de représentants, n’ont pas d’espaces d’expression, ce qui cause de tels mécontentements qu’il y a de plus en plus d’émeutes, d’actes violents (immolations, suicides).

Les États, comme la France, mettent en place une guerre de police, déclarant que l’intégrité du pays est menacée de l’intérieur par la présence de jeunes incontrôlables (immigrés, musulmans, gens de couleur, etc…), n’hésitent pas à parler d’identité nationale et médiatisent ce qui se passe en faisant un amalgame volontaire entre les délits commis par les jeunes délinquants et les émeutes sociales.

La guerre sociale est déclarée (I) - Alain Bertho from Attac93Sud on Vimeo.


deuxième partie

Résumé de l’intervention de Pierre Dardot

Citation du milliardaire américain Warren Buffett : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. »

La classe des riches fait la guerre, les plus pauvres la subissent .
Autrefois, la lutte des classes était l’opposition entre le capital et les ouvriers. Les machines étaient des armes de guerre contre les ouvriers. Aujourd’hui, le bas de l’échelle est ignoré, il subit. La lutte se passe au niveau capitaliste, dans une bataille incessante. Les capitalistes se battent entre eux comme des états-majors (entre eux) dans une guerre classique. Ils se font la guerre pour être le meilleur et les ouvriers ne sont plus que leurs armées pour sortir victorieux de cette guerre.

Pour que les peuples sortent vainqueurs de cette nouvelle forme de guerre, il faut qu’ils s’adaptent en permanence aux nouvelles données et aux acteurs de cette lutte.

Ainsi, la nature des discours officiels a complètement évolué. Autrefois, les forces syndicales étaient les interlocuteurs des patrons. Aujourd’hui, des mesures d’austérité sont imposées sans aucune forme d’accords avec les partenaires sociaux. L’État accepte des entrevues, mais dans le seul but de leur expliquer que rien n’est négociable. Donc, il faut reconnaître que si, autrefois, la grève générale était une arme contre le modèle de guerre sociale, elle ne l’est plus. Aujourd’hui, c’est plutôt le blocage varié (raffineries, transports, etc…) qui sera la réponse à la guerre imposée par le néolibéralisme.

Par exemple : Lors du mouvement contre la réforme des retraites, les mouvements syndicaux se sont focalisés sur les manifestations et ils n’ont rien obtenu. Le plus efficace a été le blocage des raffineries, même si le gouvernement a outrepassé les normes internationales du travail en faisant jouer la loi des réquisitions, ce qui a permis de réalimenter la France en carburant.

Cette adaptabilité de la lutte est le seul moyen de bloquer la stratégie de l’adversaire et de gagner la guerre contre le néolibéralisme.

La guerre sociale est déclarée (II) - Pierre Dardot from Attac93Sud on Vimeo.


Tous dans la rue

Le retour de la guerre sociale

Pour compléter ce débat vous pouvez vous reporter à la contribution écrite par Pierre Dardot et Christian Laval, Le retour de la guerre sociale, parue dans le livre sorti en janvier 2011 « Tous dans la rue » aux Éditions du Seuil et que vous pouvez lire sur notre site à cet endroit.

Alain Bertho nous propose également de visionner les vidéos qui suivent :

Sur le temps des émeutes

Les interviews de l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques)

Quels sont les différents types de violences identifiables sur la scène internationale ?

Conférence dans le cadre du colloque du CELAT "Récits collectifs et nouvelles écritures visuelles" - Montréal, 2-3 juin 2010

"L’émeute comme récit non discursif et production d’image en résonance"

Sur le “printemps arabe” séminaire du 15 mars 2011

Salon Ici et ailleurs 15 mars 2011 3/6

Salon Ici et ailleurs 15 mars 2011 4/6

Pour aller plus loin, le blog d’Alain Bertho

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