Copenhague : discours prononcé par Hugo Chávez Frías le 16 décembre 2009

Publié le mardi  22 décembre 2009
Mis à jour le lundi  28 décembre 2009
par  Faugeron Daniel
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Vidéo et transcription du discours prononcé par Hugo Chávez Frías, président de la République bolivarienne du Venezuela au Sommet Climatique des Nations Unies àCopenhague, Danemark le 16 décembre 2009.

Hugo Chávez a prononcé un autre discours lors de la clôture du sommet le 18 décembre 2009 dont vous pourrez trouver la traduction ici.

vidéo 1re partie

vidéo 2e partie

Si vous avez des difficultés pour visionner la vidéo, vous trouverez ci-dessous la traduction du discours.

audio en version originale

Pour les hispanophones, vous pouvez écouter le discours original :

MP3 - 4.5 Mo
Presidente Hugo Chávez en la Cumbre de Cambio Climático 1
MP3 - 4.8 Mo
Presidente Hugo Chávez en la Cumbre de Cambio Climático 2
MP3 - 4.7 Mo
Presidente Hugo Chávez en la Cumbre de Cambio Climático 3
MP3 - 4.6 Mo
Presidente Hugo Chávez en la Cumbre de Cambio Climático 4
MP3 - 5.4 Mo
Presidente Hugo Chávez en la Cumbre de Cambio Climático 5

Traduction du discours prononcé par Hugo Chávez Frías, président de la République bolivarienne du Venezuela au Sommet Climatique des Nations Unies àCopenhague, Danemark le 16 décembre 2009.

« Monsieur le président, messieurs, mesdames, excellences, amies et amis : Je vous promets que je ne vais parler plus que celui qui a le plus parlé ici durant cette après-midi.

Permettez-moi un commentaire initial qu’il faut prendre comme faisant parti des points préalablement soulevés par les délégations du Brésil, de la Chine, de l’Inde, et de la Bolivie — nous demandions la parole mais il n’a pas été possible de la prendre.

La représentante de la Bolivie — j’en profite pour saluer le président Evo Morales, qui est là-bas (Applaudissements), président de la République de la Bolivie — a dit parmi d’autres choses — j’ai pris note — : "Le texte présenté n’est pas démocratique, il n’est pas inclusif".

J’arrivais àpeine et nous nous asseyions quand nous entendons la Présidente de la séance précédente, la Ministre, dire qu’il y avait un document là, mais que personne ne connaît. J’ai demandé ce document, nous ne l’avons pas encore ; je crois que personne ne sait rien de ce document, top secret. Maintenant, certainement la camarade bolivienne l’a dit : "Il n’est pas démocratique, il n’est pas inclusif".

Maintenant, mesdames, messieurs : est-ce que n’est pas précisément la réalité de ce monde ? Est-ce que nous sommes dans un monde démocratique ? Est-ce que le système mondial est inclusif ? Pouvons-nous attendre quelque chose de démocratique, inclusif du système mondial actuel ? Ce que nous vivons sur cette planète est une dictature impériale et depuis ici nous continuons de la dénoncer : A bas la dictature impériale et que vivent les peuples, la démocratie et l’égalité sur cette planète ! (Applaudissements).

Ce que nous voyons ici est reflet de cela : une exclusion. Il y a un groupe de pays qui se croient supérieurs ànous ceux du Sud, ànous le Tiers Monde, ànous les sous-développés, ou comme dit mon grand ami Eduardo Galeano, nous les pays écrasés comme écrasés par un train qui nous a roulé dessus durant l’histoire.

Ne nous étonnons donc pas de cela, ne nous étonnons pas : Il n’y a pas de démocratie dans le monde, et ici nous sommes, une fois encore, devant une preuve de la puissante dictature impériale mondiale.

Ici deux jeunes hommes sont montés [NDT : il parle de deux militants de Greenpeace], heureusement, les agents de l’ordre ont été décents, quelques poussées par là, et ils ont collaboré : non ?

Là-dehors il y a beaucoup de gens : vous le savez ? Clairement ils ne tiennent pas dans ce salon. J’ai lu dans la presse qu’il y a eu de multiples détentions, de multiples protestations intenses làdans les rues de Copenhague, et je veux saluer tous ces gens qui sont là-dehors, la plupart d’entre eux sont des jeunes (Applaudissements). Certes, ce sont des jeunes gens préoccupés beaucoup plus que nous je crois, et avec juste raison par l’avenir du monde. La majorité de ceux qui sont ici ont le soleil dans le dos ; ceux qui sont dehors ont le soleil devant eux et ils s’inquiètent beaucoup.

On pouvait me dire, monsieur le président, un fantôme parcourt le Copenhague, en paraphrasant Karl Marx, le grand Karl Marx. Un fantôme parcourt les rues de Copenhague, et je crois que ce fantôme marche en silence dans cette salle, il passe entre nous, il passe par les couloirs, sort par dessous, monte. Ce fantôme est un fantôme épouvantable, presque personne ne veut le nommer. Le capitalisme est le fantôme ! (Applaudissements) Presque personne ne veut le nommer, c’est le capitalisme. Làles peuples rugissent, làdehors ils sont entendus.

J’ai lu plusieurs slogans qui sont peints dans les rues, et je crois que les slogans de ces jeunes gens j’en ai entendu certains quand son venu le jeune homme et la jeune fille là-bas. Il y en a deux que j’ai noté, deux slogans puissants entendus parmis d’autres :

L’un est : "Ne changez pas le climat, changez le système" (Applaudissements), et je prends cette phrase pour nous : Ne changeons pas le climat, changeons le système et, par conséquent, nous commencerons àsauver la planète. Le capitalisme, le modèle de développement destructif est entrain d’en finir avec la vie, et menace certainement d’en finir avec l’espèce humaine.

L’autre phrase pousse àla réflexion, très en phase avec la crise bancaire qui a parcourue le monde et qui le frappe encore, et la manière dont les pays riches du Nord ont aidé les banquiers et les grandes banques ; les seuls États-Unis pour sauver des banques…, bon, j’ai perdu le chiffre, mais c’est astronomique. Ils disent dans les rues : "Si le climat était une banque, ils l’auraient déjàsauvé", et je crois que c’est vrai (Applaudissements). Si le climat était une banque capitaliste, les plus grands, les gouvernements riches l’auraient déjàsauvé.

Je crois qu’Obama n’est pas arrivé, il a reçu le Prix Nobel de la Paix presque le même jour où il envoyait encore 30 000 soldats pour tuer des innocents en Afghanistan, et il vient se présenter maintenant ici avec le Prix Nobel de la Paix le Président des États-Unis.

Les États-Unis ont la petite machine pour faire des billets, pour faire des dollars et ils ont sauvé…, bon, ils croient avoir sauvé les banques et le système capitaliste.

Bien, je ferme la parenthèse, c’est cela que je voulais faire là-bas, parce que nous levions la main pour accompagner le Brésil, l’Inde, la Bolivie, et la Chine, dans leur position intéressante que le Venezuela et les pays de l’Alliance Bolivarienne [NDT : l’Alba] partagent avec fermeté ; mais, bon, ils ne nous ont pas donné la parole, ne me comptez pas ces minutes, s’il vous plaît, Président, c’était pour dire cela (Applaudissements).

Eh bien, soyez fixés, en venant làj’ai eu le goà»t de connaître cet écrivain français, Hervé Kempf. Je recommande ce livre, je le recommande, il est traduit en espagnol — il est làHervé — aussi en français, et en anglais sà»rement, Comment les riches détruisent la planète, de Hervé Kempf. En cela il dit ce que le Christ a dit : "Il sera plus facile de faire passer un chameau dans le chas d’une aiguille, que de faire entrer un riche dans le royaume des cieux". Le Christ Notre Seigneur a dit cela (Applaudissements).

Les riches détruisent la planète. Est-ce que cela veut dire qu’ils pensent partir ailleurs quand ils auront détruit ici, ils ont des plans pour partir pour une autre planète ? Jusqu’àprésent onr n’a rien vu sur l’ensemble de la galaxie.

À peine j’ai reçu ce livre — Ignacio Ramonet me l’a offert, il est aussi ici dans la salle — et en terminant le prologue ou le préambule il y a cette phrase très importante. Kempf dit ceci : "Nous ne pourrons pas réduire la consommation matérielle au niveau mondial si nous ne faisons pas en sorte que les puissants descendent de quelques marches, et si nous ne combattons pas l’inégalité ; il est nécessaire d’avoir en tête le principe de base écologiste, si utile àl’heure de prendre conscience : penser globalement et agir localement, additionnons-y le principe qu’impose la situation : moins consommer et mieux distribuer". Je crois que c’est un bon conseil que nous donne cet écrivain français Hervé Kempf.

Et bien, monsieur le président, le changement climatique est, sans doute, le problème environnemetal le plus dévastateur de ce siècle : des inondations, des sécheresses, des orages violents, des ouragans, le dégel, la montée du niveau moyen de la mer, l’acidificacion des océans et des vagues de chaleur, tout cela accentu l’impact des crises globales qui nous frappent.

L’actuelle activité humaine surpasse les seuils de soutenabilité en mettant en danger la vie sur la planète ; mais face àcela aussi nous sommes profondément inégaux, je veux le rappeler. Les 500 millions de personnes les plus riches : cinq cents millions !, c’est 7 %: sept pour cent !, seven percent de la population mondiale. Ceux là, les 7 % sont responsables, ces 500 millions de personnes les plus riches sont responsables de 50 % des émissions polluantes, tandis que les 50 % plus pauvres sont responsable de seulement 7 % des émissions polluantes.

C’est pourquoi j’attire l’attention, il est un peu bizarre de placer ici les États-Unis et la Chine au même niveau. Les États-Unis ont environ 300 millions d’habitants ; la Chine a presque cinq fois plus population que les États-Unis. Les États-Unis consomment plus de 20 millions de barils de pétrole quotidiens, la Chine arrive àpeine à5 ou 6 millions de barils quotidiens. On ne peut pas demander la même chose aux États-Unis et àla Chine. Je crains que làil faille discuter.

Que nous pouvions les chefs de l’état et de gouvernement nous asseoir et discuter vraiment, vraiment, de ces sujets.

Ensuite, monsieur le président, 60 % des écosystèmes de la planète sont abîmés, 20 % de l’écorce terrestre est dégradé. Nous avons été les témoins impassibles de la déforestation, de la transformation des terres, de la désertification, des altérations des cours d’eau douce, la surexploitation des ressources de la mer, de la contamination et de la perte de la diversité biologique. L’utilisation exacerbée de la terre dépasse de 30 % sa capacité de régénération. La planète perd sa capacité de s’autoréguler, cela la planète le perd ; chaque jour plus d’ordures qui ne peut en être absorbé sont produites. La survie de notre espèce martèle la conscience de l’humanité.

Malgré l’urgence, deux ans de négociations se sont écoulés pour conclure une deuxième période de compromis sous le Protocole de Kyoto et nous assistons àce rendez-vous qui se terminera sans accord réel et significatif.

Et, certes, sur le texte qui ne vient d’on ne sait où — comme l’a qualifié le représentant chinois — le Venezuela dit et les pays de l’Alba nous disons, que nous n’acceptons pas, comme nous l’avons déjàdit, aucun autre texte qui n’est pas celui qui provient des groupes de travail, du Protocole de Kyoto et de la Convention, ce sont les textes légitimes qui étaient discutés avec tant d’intensité durant ces dernières années et depuis des heures ici. Je crois que vous n’avez pas dormi ; en plus de cela vous n’avez pas déjeuné, vous n’avez pas dormi : hein ? Il ne me semble pas logique que sorte un document "qui vient de nulle part", comme on dit.

L’objectif scientifiquement soutenable pour la réduction des émissions de gaz polluants est d’obtenir un accord de coopération a long terme, et on dirait bien, aujourd’hui, àcette heure, que cela semble avoir échoué, pour l’instant. Quelle est la raison ? Sans aucun doute la raison est l’attitude irresponsable et le manque de volonté politique des nations les plus puissantes de la planète.
Personne ne doit se senter offensé, je recours au grand José Gervasio Artigas qui a dit : "Avec la vérité pas d’offense pas de peur" ; mais, en vérité c’est une attitude irresponsable, d’avancées, de reculs, d’exclusion, d’une manière élitiste d’un problème qui se posent àtous et que nous pourrons seulement résoudre tous ensemble.

Le conservatisme politique et l’égoïsme des grands consommateurs, des pays les plus riches dénotent une haute insensibilité et un manque de solidarité envers les plus pauvres, les affamés, les plus vulnérables aux maladies, aux catastrophes naturelles.

Monsieur le président, un nouvel accord unique applicable est indispensable. Un accord unique appliqué àdes parties absolument inégales, de part l’ampleur de leurs contributions et de leurs capacités économiques, financières et technologiques et qui est basée sur le respect stricte des principes contenus dans la Convention.

Les pays développés devraient établir des compromis inaliénables, clairs et concrets dans la diminution substantielle de leurs émissions et assumer les obligations d’assistance financière et technologique aux pauvres pays, pour faire face aux dangers destructeurs du changement climatique. En ce sens, la singularité des états insulaires et des pays les moins développés devrait être pleinement reconnue.

Monsieur le président, le changement climatique n’est pas le seul problème qui affecte aujourd’hui l’humanité ; d’autres fouets et injustices nous guettent, le fossé qui sépare les pays riches et pauvres n’a pas arrêté de s’agrandir, malgré tous les Objectifs du Millénaire, le Sommet de Monterrey sur le financement, tous ces sommets — comme le disait ici le Président du Sénégal, en dénonçant une grande vérité, des promesses et des promesses et des promesses inaccomplies, et le monde continue sa marche destructive.

Le total des revenus des 500 individus les plus riches du monde est supérieur aux total des revenus des 416 millions des personnes les plus pauvres. 2 800 millions de personnes vivent dans la pauvreté, avec moins de deux dollars par jour, cela représente 40 % de la population globale : 40% de la population globale ! Qui obtiennent seulement 5 % des revenus mondiaux.

Aujourd’hui environ 9,2 millions d’enfants par an meurent avant d’atteindre la cinquième année de vie, et 99,9 % de ces morts arrivent dans les pays pauvres. Dans ces pays le taux de mortalité infantile est de 47 morts pour 1 000 naissances ; mais il est de seulement 5 pour 1 000 dans les pays riches. L’espérance de vie de la planète est de 67 ans, dans les pays riches elle est de 79, tandis que dans plusieurs nations pauvres cet âge est de seulement 40 ans.

S’ajoutent les 1 100 millions d’habitants qui n’ont pas accès àl’eau potable ; 2 600 millions sans service d’assainissement ; plus de 800 millions d’analphabètes et 1 020 millions de personnes affamées. C’est làla scène du monde.

Maintenant, la cause : quelle est la cause ? Parlons de la cause, ne fuyons pas les responsabilités, ne fuyons pas la profondeur de ce problème. La cause, sans doute — je reviens au sujet — de tout ce panorama désastreux est le système métabolique, destructif du capital et de son modèle incarné : le capitalisme.

Ici il y a une citation que je veux vous lire, brièvement, de ce grand théologien de la Libération, Leonardo Boff, comme nous savons, un brésilien, nuestroamericano.

Leonardo Boff dit, sur ce sujet, ce qui suit : "Quelle est la cause ? Ah !, la cause est le rêve de chercher le bonheur àtravers de l’accumulation matérielle et le progrès sans fin, en utilisant pour cela la science et la technique, avec lesquelles toutes les ressources de la Terre peuvent être exploités sans bornes", et il cite ici Charles Darwin et sa sélection naturelle, la survie des plus forts ; mais nous savons que les plus forts survivent sur les cendres des plus faibles.

Jean Jacques Rousseau — faut-il toujours le rappeler — disait cela : "Entre le fort et le faible la liberté opresse". C’est pourquoi l’empire parle de liberté, c’est la liberté pour opresser, pour envahir, pour assassiner, pour anéantir, pour exploser, c’est sa liberté. Et Rousseau ajoute la phrase salvatrice : "Seule la loi libère".

Il y a plusieurs pays qui jouent à"ici il n’y a pas de document [secret]", parce que précisément ils ne veulent pas de loi, ils ne veulent pas de norme, parce que l’inexistence de cette norme leur permet de jouer leur liberté exploitante, leur liberté irrésistible. [immuable ?]

Faisons un effort et pressons-nous, ici et dans les rues, pour que sorte d’ici un compromis, que l’on sorte un document qui engage les pays les plus puissants de la Terre ! (Applaudissements).

Je vous demande, Président, Leonardo Boff : l’avez-vous connu, Boff ? Je ne sais pas s’il a pu venir Leonardo, je l’ai connu il y a peu au Paraguay ; je l’ai toujours lu — : "Une Terre finie peut-elle supporter un projet infini ?" La thèse du capitalisme : le développementisme infini, c’est un modèle destructif, acceptons-le.

Ensuite Boff nous demande : "Qu’est-ce que nous pourrions attendre de Copenhague ?". À peine cette confession simple : ainsi que nous sommes nous ne pouvons pas continuer, et une intention simple : Allons-nous changer d’une direction ? Faisons-le, mais sans cynisme, sans mensonges, sans doubles calendriers, sans documents "venus de nulle part", avec la vérité en avant.

Jusqu’àquand, nous demandons-nous depuis le Venezuela, monsieur le président, mesdames, messieurs, jusqu’àquand allons-nous permettre de telles injustices et inégalité ? Jusqu’àquand allons-nous tolérer l’actuel ordre économique international et les mécanismes de marché en vigueur ? Jusqu’àquand allons-nous permettre que de grandes épidémies comme le Sida frappe des populations entières ?

Jusqu’àquand allons-nous permettre que les affamés ne puissent pas se nourrir ni nourrir leurs propres enfants ? Jusqu’àquand allons-nous permettre que des millions d’enfants continuent de mourir de maladies guérissables ? Jusqu’àquand allons-nous permettre des conflits armés qui massacrent des millions d’êtres humains innocents, pour s’approprier le pouvoir sur les ressources d’autres peuples ?

Arrêtez les agressions et les guerres, nous demandons nous les villages du monde aux empires, àceux qui cherchent àcontinuer de dominer le monde et nous exploitent ! Plus de bases militaires impériales ni de coups d’État !

Construisons un ordre économique et social plus juste et équitable. Éradiquons la pauvreté. Arrêtons tout de suite les hauts niveaux d’émission, freinons la dégradation de l’environnement et évitons la grande catastrophe du changement climatique. Intégrons-nous dans le noble objectif d’être tous plus libres et solidaires !

Monsieur le président, il y a deux siècles presque un vénézuélien universel, un libérateur de nations et un précurseur de consciences, a laissé pour la postérité un apophtegme empli de volonté : "Si la nature s’oppose, nous lutterons contre elle et nous ferons qu’elle nous obéit". C’était Simón Bolívar, Le Libérateur.

Depuis le Venezuela bolivarien, où un jour comme aujourd’hui, certes, depuis 10 ans exactement nous vivons la plus grande tragédie climatique de notre histoire, la tragédie de Vargas, comme on l’appelle ; depuis ce Venezuela dont la révolution essaie de conquérir une justice pour tout son peuple, ce qui est seulement possible par le chemin du socialisme…

Le socialisme, l’autre fantôme dont parlait Karl Marx, celui-làmarche aussi par là ; ou plutôt c’est comme un contre-fantôme. Le socialisme, c’est la direction, c’est la direction pour le salut de la planète, je n’ai pas de moindre doute. Et le capitalisme est le chemin vers l’enfer, vers la destruction du monde.

Le socialisme, depuis ce Venezuela qui affronte les menaces de l’empire nord-américain, depuis ces pays nous façonnons l’ALBA, l’Alliance Bolivarienne, nous exhortons, avec respect, mais de tout mon âme j’exhorte, au nom de nombreuxsur cette planète, les gouvernements et les peuples de la Terre, en paraphrasant Simón Bolívar,

Le Libérateur : si la nature destructive du capitalisme s’oppose, nous lutterons contre lui et nous feront qu’il nous obéisse, nous n’attendront pas des bras croisés la mort de l’humanité.

L’histoire nous appelle àl’union et àla lutte. Si le capitalisme résiste, nous sommes obligés d’engager la bataille contre le capitalisme et àouvrir les chemins du salut de l’espèce humaine. Cela nous échoit, en levant les drapeaux du Christ, de Mahomet, de l’égalité, de l’amour, de la justice, de l’humanisme, du vrai humanisme le plus profond. Si nous ne le faisions pas, la création la plus merveilleuse de l’univers, l’être humain, disparaîtra : il disparaîtra !

Cette planète a des milliers de millions d’années, et cette planète a vécu milliers de millions d’années sans nous, l’espèce humaine ; c’est-à-dire qu’elle n’a pas besoin de nous pour exister. Maintenant, nous sans la Terre nous ne pouvons pas vivre, et nous cassons la Pachamama, comme dit Evo, comme disent nos frères aborigènes de l’Amérique du Sud.

Finalement, monsieur le président, déjàpour finir, écoutons Fidel Castro quand il dit : "Une espèce est en danger d’extinction : l’homme". Ecoutons Rosa Luxemburg quand elle dit : "Le socialisme ou la barbarie". Ecoutons le Christ Rédempteur, quand il dit : "Bienheureux les pauvres, parce que le royaume des cieux sera pour ceux-ci ".

Monsieur le président, des mesdames et messieurs, soyons capables de faire de cette Terre ne soit pas la tombe de l’humanité, faisons de cette Terre un ciel, un ciel de vie, de paix et de fraternité pour toute l’humanité, pour l’espèce humaine.

Monsieur le président, des mesdames et messieurs, très grandes merci et bon appétit (Applaudissements). Â »

Source : Portal Cuba Copenhague : discurso pronunciado por Hugo Chávez Frías via BellaCiao Es
Traduction : Primitivi


Commentaires

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mercredi 30 décembre 2009 à 10h34 - par  dfaugeron

Chacun est libre de choisir sa lessive pour laver plus blanc ; vous, c’est le capitalisme. Qu’y pouvons-nous ?

trouver chavez sur votre site a été une sacré déconvenue !

(sic)

Comme quoi la vie est pleine de surprises !

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mardi 29 décembre 2009 à 15h52 - par  gr

pourquoi un discours de chavez ? pourquoi nous imposer cette logorrhée verbale d’un dirigeant politique dont le populisme et le peu de goà»t pour la vraie démocratie (pas la démocratie populaire qui ne fait que cacher l’autoritarisme, c’est clair depuis le bonapartisme) sont flagrants ?
àmes yeux, tout ce qui a d’intéressant dans ce discours sur le climat est occulté par les vieilles antiennes sur l’anticapitalisme, sur marx, l’antiaméricanisme, etc.

ne peut-on pas être pour une communauté internationale juste, un refus de l’unilatéralisme des grandes puissances, la nécessité de prendre des décisions fortes sur le climat, tout en acceptant le capitalisme ?

l’aveuglement d’attac me confond. je ne comprends pas que vous puissiez théoriser avec brio sur tant de sujets et en être restés àun castrisme et un tiersmondisme éculés.
moi qui suis de gauche, capitaliste, prêchant pour une communauté internationale véritablement multilatérale, je suis écoeuré par tant d’aveuglement. je dirais même de bêtise.

vous sabordez vos propres thèses par un contenu idéologique totalement creux et abscons.

pourquoi avoir justement choisi chavez et pas d’autres orateurs tout aussi intéressants sur le climat ?

je finis avec une remarque personnelle. quand, en france, le choix politique se réduit àun duel abrutissant entre une droite sur néolibérale et étouffante et une gauche qui se veut radicale en ânonnant des vieux stéréotypes marxisant ou trotskisant, que faire (comme disait un célèbre écrivain aux alentours de 1905 si je ne me trompe) ? on renvoie les "élites" dos àdos et on ne vote plus. et ce sera autant de votre faute que celle de ceux que vous combattez.

désolé, je mélange un peu tout, mais il fallait que ça sorte. trouver chavez sur votre site a été une sacré déconvenue !

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